Fioretti de saint Jean Bosco # 23

Michel et le film de ses péchés

Fioretti de saint Jean Bosco # 23

Fioretti de saint Jean Bosco

  1. Michel et le film de ses péchés

Voici encore une belle histoire. C’est celle d’un grand garçon qui s’appelait Michel Unia.

Un jour il vint trouver Don Bosco-à Turin et lui dit : « Don Bosco, je veux être prêtre, c’est-à-dire devenir plus tard curé de ville ou de campagne. Aidez-moi à faire mes études. Mes parents sont pauvres et ne peuvent payer ma pension au séminaire. »

Et Michel fut admis tout de suite au Valdocco où l’on étudiait le latin.

Mais Don Bosco, qui lisait souvent dans l’avenir, savait que Michel était appelé par Dieu à, devenir missionnaire salésien et non curé dans une paroisse.

Il lui dit donc un jour : « Dis-moi, Michel, ne voudrais-tu pas rester avec moi ? »

- Mais… j’ai rêvé d’être prêtre dans une paroisse de mon pays !

- Et si le Bon Dieu te destinait un champ d’apostolat beaucoup plus vaste qu’une simple paroisse ?

- Comment le savoir, Don Bosco ?

- Eh bien ! si tu veux, je te donnerai un signe.

- Lequel ?

- Si le Seigneur me découvrait le fond de ton cœur, avec tout ce que tu as fait de bien et de mai, y verrais-tu le signe que tu dois rester avec moi ?

Qu’auriez-vous pensé, si l’on vous avait fait cette étrange proposition ? « Don Bosco parie-t-il sérieusement », se demandait Michel. Ne sachant trop que faire il répondit à Don Bosco : « Eh bien, dites-moi ce que vous voyez dans ma conscience… »

« Voilà ! Cela te servira de confession. Tu n’auras qu’à répondre à chaque faute que je dirai, si tu l’as commise : Oui, mon Père. »

Et le saint commença… C’était comme s’il avait vu sur un film tous les péchés du brave Michel. La pellicule se déroulait lentement sous les yeux du pénitent avec toutes les précisions voulues. Michel en tombait des nues. Tout troublé, il en oubliait de répondre : « Oui, mon Père ! » A la fin il s’écria : « Mais, Don Bosco, comment pouvez-vous savoir tout cela ? »

— Oh, Michel, répondit le saint, je sais encore bien d’autres choses. Celle-ci par exemple. Un dimanche, pendant les vêpres, dans l’église de ton village, tu as fourré un gros bonbon dans la bouche d’un de tes petits voisins et tu as failli l’étouffer ! Cela a troublé toute l’assistance et t’a valu de la part de M. le Curé une demi-douzaine de gifles !

Michel, moitié riant, moitié pleurant, répondit : « Oui, Don Bosco, j’ai compris. Le Bon Dieu veut que je reste avec vous ! Je resterai ». Et Michel resta.

Un beau jour il partit pour l’Amérique latine et devint l’apôtre des lépreux de Colombie. Il mourut au milieu d’eux, longtemps plus tard, après avoir si admirablement rempli sa tâche que ses malades le vénéraient comme un saint.

Don Bosco avait donc vu juste. Et Michel avait eu raison de l’écouter !